Vous trouverez ci-dessous un bref résumé de l’histoire de notre belle Municipalité!
Avant Racine
La création de la paroisse Saint-Théophile de Racine en 1906 et l’ouverture des registres paroissiaux marquent une étape importante dans le développement de Racine. Mais la petite histoire de ce patelin remonte au début du siècle dernier.
De 1801 à 1812, des débuts fragiles
Le Township d’Ely fut ouvert en 1801. Une poignée d’Anglais venus de la Nouvelle-Angleterre, plus précisément du Vermont, s’établissent dans nos régions, sur les terres entre Lawrenceville et Racine. Ils sont environ une quinzaine au départ. Un certain Amos Lay reçoit une charte du gouvernement lui donnant en superficie le quart du Township d’Ely. Il y bâtit un moulin à farine à un demi mille en bas de la « dam » du ruisseau qui passe dans le village de Racine.
En 1812… Tout le monde s’en va
Lors du conflit entre l’Angleterre et les États-Unis, on oblige les émigrants à prêter le serment d’allégeance à la Couronne britannique, faute de quoi ils sont contraints de retourner chez eux. Trop isolées, les quelques familles restantes quittent et abandonnent terres, maisons et bétails pour s’établir à Melbourne et à Durham. De 1813 à 1825, personne ne demeure à Ely.
Retour progressif des colons anglais
En 1825, Silas Woodward et son fils Daniel, de Durham, reviennent à Ely faire du foin sur les terres défrichées jadis par leurs prédécesseurs. À l’automne, Silas revient s’installer avec sa famille ainsi qu’un ami, Nathan Darby. Parmi les autres familles anglaises qui suivirent, notons Isaac Greenwood (Boisvert); c’est lui qui bâtira un nouveau moulin à scie à l’emplacement de l’ancien. Il aurait fourni tout le bois pour la construction des premières maisons et assuré le « moulage » des grains.
Les troubles de 1837
À cette époque, la rébellion des patriotes incite plusieurs familles écossaises de Châteauguay et de Saint-Charles à chercher refuge à Ely. Parmi celles-ci on cite : Daniel et Alexandre Rose, Hennet Campbell, Finlay Monroe, William Thompson, James McLoad, W. McKenzie et McCrea. C’est dans cette mouvance qu’Amos Lay fils s’établit avec sa famille dans le 4e rang sur le grand chemin.
Les premiers Canadiens français
En 1844 arrivent les premiers colons français : Denis Ledoux, Noël Massé, Francis Drouin et des Charbonneau, Millette, Archambault et Stebbens. Ils s’établissent surtout dans le 3e rang, près du Canton de Stukely. De 1848 à 1850, les Bissonnette s’installent dans le 4e rang d’Ely; tandis que les Bombardier, Roussin et Robin défrichent le 5e rang et qu’un nommé Létourneau achète le moulin à scie de Greenwood. Vers 1852-53 arrivèrent de Saint-Paul-d’Abbotsford et des environs les Lussier, Roberge, Patenaude et Fontaine; ces derniers seront les pionniers du secteur Brompton. Alexis Phaneuf y abattit le premier arbre.
Premier magasin
Dans cette jeune communauté, c’est la compagnie Georges McRewan et Cie qui, en 1845, bâtit le premier magasin du canton d’Ely. Cette compagnie achète la « Black Salt » (perlasse ou potasse), mais fait faillite en 1848, faute de bonnes communications. James Scott prend la relève, mais n’est pas plus chanceux. En 1850, F.-R. Blanchard achète le magasin, continue le commerce et fait son affaire. Lors de la création du conseil municipal d’Ely, en 1855, il sera élu maire et le demeurera jusqu’en 1864.
Photo: Répertoire du patrimoine culturel du Québec
Le nom de Racine
Avant d’identifier le village comme tel, il faut savoir que le nom de Racine a d’abord été attribué à son bureau de poste. Au début, un premier bureau avait été installé dans la maison de Jos Lussier. Un jour, une petite somme d’argent fut volée et le Département des postes ferma ce bureau local. Louis Bélisle, le marchand général, profitant d’un temps d’élections, relança le projet auprès du Département et obtint rapidement les pleins pouvoirs pour rouvrir le bureau de poste chez lui; mais il fallait lui donner un nom. Voici que Mgr Antoine Racine, premier évêque de Sherbrooke, était en visite de confirmation à South Ely. En discutant, un brave s’écrie : « Donnons-lui le nom de Racine en l’honneur de notre évêque! » Tous trouvèrent cette idée magnifique. Ainsi, depuis 1885, le nom de Racine identifie le bureau de poste et avec l’usage, toute la localité.
Paroisse Saint-Théophile d’Ely de Racine
Avant sa fondation, ce qui deviendra la paroisse de Racine était desservi par Valcourt. Après maintes démarches, demandes et pétitions signées par quelque 85 francs tenanciers, l’annonce de l’érection civile de la paroisse de Racine paraît dans la Gazette officielle du 27 octobre 1905 et le 19 janvier 1906, Mgr P. Larocque officialise la construction d’une église et de ses dépendances. Le 24 février suivant, l’abbé Joseph-Eugène Lemieux, premier curé, arrive dans l’allégresse et s’installe temporairement chez L. Bélisle. Le lendemain, on célèbre la première messe dans une remise prêtée par F.-X. Neider et H. Lefebvre, propriétaires du moulin. Cette remise-chapelle, bâtie d’un seul rang de planches, servit au culte du 25 février 1906 jusqu’à la rentrée dans la nouvelle église, le 27 mars 1907. On y avait placé 175 chaises, plus 10 bancs. Les archives font état de l’inconfort des lieux, tant par les froids d’hiver que par les chaleurs d’été. C’est aussi dans cette chapelle improvisée qu’eurent lieu le premier baptême et le premier mariage : le fils d’Hector Ferland y reçut le nom de Joseph-Théophile-Eugène et Frank Fontaine et Dina Trudel y convolèrent en justes noces.
L’église
L’église et ses dépendances sont l’œuvre de l’architecte J.W. Grégoire et des constructeurs Pierre et Napoléon Valade de Saint-Hyacinthe. Le terrain fut acheté à Jos Goodhue, qui céda à la fabrique dix acres de sa terre pour 250 $. Au fil du temps, la totalité de ce terrain est devenue le cœur sociocommunautaire de Racine.
L’enseignement
Nous avons peu d’information sur les débuts de l’enseignement à Racine. On peut cependant déduire que c’est autour de 1880, alors que le gouvernement établissait des normes sur la construction des écoles de rangs et qu’il prenait en charge le salaire des maîtresses, que débuta l’enseignement chez nous. Nous savons qu’en 1912, une commission scolaire locale existe, que son président est Joseph Hormidas Simoneau et que le recensement scolaire d’alors dénombre 153 élèves, répartis dans la paroisse (Racine et Brompton Gore). Le 15 avril 1914, la commission scolaire vend le terrain de la première école, situé sur la route 243 (l’actuel parc Patenaude), à Achille E. Patenaude. Depuis un an, une école de deux étages était construite, près de l’église. Cette dernière brûla la nuit du 13 février 1950 ; ayant réussi à sauver les bancs, on se réinstalla dans la salle paroissiale, en attendant la construction de l’école Notre-Dame de Montjoie qui ouvrit ses portes la même année. La centralisation (1952) regroupa tous les élèves de Racine et Brompton Gore dans cette grande l’école dirigée par les Sœurs Saint-Joseph. Alors, on ferma les écoles des rangs soient (St-Mathieu) dans le Grand Brompton, (St-Marc) dans le Petit Brompton et dans les rangs du Nord et Flodden, (St-Luc) et (St-Jean).
Le chemin de fer
Le chemin de fer améliora grandement le commerce et les déplacements. D’aucuns se souviennent que la compagnie Orford Mountain Railway desservit notre territoire de 1893 à 1950. Partant de Greenlay, cette ligne desservait au passage Kingsbury, Racine, Valcourt, Lawrenceville, Bonsecours jusqu’à Eastman, alors centre d’embranchement vers Sherbrooke-Montréal ou les États-Unis.
Municipalité Ely-Est
Le canton d’Ely, d’abord divisé en deux municipalités, nord et sud, se fractionne à nouveau quand en 1912, les habitants de Racine, désireux de prendre en main leur destinée territoriale, fondent leur propre municipalité; elle s’appellera Partie-Ely-Est. Son territoire se limite aux rangs I et II du canton d’Ely, comté de Shefford; Calixte Lefebvre en est élu premier maire. Le conseil siège à l’étage de la toute nouvelle salle paroissiale; le rez-de-chaussée étant prévu et aménagé pour les spectacles et le théâtre. Après la guerre, l’expansion de la compagnie Bombardier de Valcourt, influence le développement de la municipalité de Racine. À l’entretien des ponts et des routes, s’ajoutent les exigences d’un village qui s’agrandit au rythme de ses nouveaux arrivants; l’ouverture de rues, l’éclairage, le déneigement, les ordures, l’aqueduc et le service des pompiers sont tous des dossiers nouveaux pour ce milieu rural en mutation. Ce n’est qu’en 1961, sous la présidence du maire Rolland Lamarche, que le nom de Municipalité de Racine devient officiel.
Municipalité Brompton-Gore
Le secteur de la paroisse de St-Théophile de Racine, situé dans le canton de Brompton du comté de Richmond, était administré par le conseil anglophone de Melbourne. En 1920, les citoyens de ce territoire créent à leur tour, leur municipalité; celle-ci se nommera municipalité de Brompton-Gore. Le 20 juin 1920, son jeune conseil, présidé par le nouveau maire, Rosario Ferland (1920-1947), tient sa première assemblée dans l’école du rang Flodden; plus tard, comme Ely-Est, on utilisera la salle paroissiale. Son territoire, comprenant les rangs de VIII à XIII du canton de Brompton, était alors constitué principalement de forêts et de fermes laitières mixtes. Également, se trouvent dans ses limites, les lacs Brais, Brompton, Larouche (Vaseux) et Miller. Peu ou pas fréquentés, ce n’est que dans les années 1950 que leurs abords se développeront avec l’aménagement de la route 222 (Racine-Sherbrooke, via Saint-Denis, achevée en 1967).
Fusion
En 1995, les municipalités de Racine et Brompton Gore, partageant depuis toujours, église, école, centre communautaire, caisse populaire, commerces, loisirs et projets culturels n’hésitent pas à unir leurs forces. Répondant à certains impératifs et à la facilité de travailler ensemble, l’idée de fusion s’est présentée normalement et sans opposition. Le 27 février 1995 avait lieu au Centre Communautaire de Racine, la première assemblée de conseil unifié, présidé par le maire Duncan Mooney.